S'ouvrir à de nouveaux horizons

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Ne laissez plus chez vous cette partie de vous-même qui constitue votre identité propre : faites du cinéma ! Epanouissez-vous dans un projet de film, développez vos compétences artistiques, aiguisez votre regard, venez à la rencontre de l'autre, développez votre esprit critique, améliorez votre maîtrise des outils du cinéma et de l'audiovisuel, et ouvrez-vous à l'international !

lundi 29 avril 2024

Les Delices de Tokyo  Un homme abîmé par l'existence tient un petit commerce de dorayaki, une pâtisserie japonaise consistant en une sorte de petit pancake enveloppant de la pâte de haricot rouge. Les collégiennes s'arrêtent à la boutique et ricanent avant d'aller en cours, tandis que le train passe au loin. On s'arrête sur les images répétées des cerisiers en fleur, sorte de silences dans ce monde bruyant.

 

  An-Les Délices de Tokyo raconte la rencontre entre cet homme, Sentarou (interprété par Masatoshi Nagase, vu notamment Mystery Train de Jarmusch) et une dame âgée (incarnée par Kirin Kiki). Celle-ci va l'aider à confectionner la meilleure pâte de haricot qui soit, celle qu'il confectionnera avec le coeur. Un film affecté et fade? Pas du tout, même s'il pourrait passer pour candide dans les scènes les plus légères. Le rituel de la pâte de haricot rouge est religieux, et l'émerveillement qu'il procure sur l'héroïne rappelle l'extase des héroïnes de Shara découvrant les légumes de leur jardin. 

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   Le thème du film? A chacun son chemin de vie. C'est le cas de Sentarou, c'est celui de Wakana, jeune collégienne à la situation familiale délicate, c'est enfin celui de Tokue, adorable grand-mère qui cache un secret et qui, malgré ses mains abimées, remet avec la plus grande délicatesse sa barrette à cheveux lorsqu'elle ôte son bonnet de cuisine. Les Délices de Tokyo, s'il débute comme un gentil conte, finit par questionner le sens de l'existence. Par l'humanisme toujours débordant du regard que la réalisatrice Naomi Kawase porte sur ses personnages. Par la poésie du monde invisible qu'elle suggère, celui des esprits qui poussent les vivants, des arbres qui ont une âme et des canaris qui chuchotent à l'oreille.Par ses beaux plans où le soleil se diffracte à la surface de l'objectif. Par ses fragiles images de nature, sans son, sans être humain. Comme souvent chez la cinéaste, la précieuse récompense est là, dans un cinéma qui propose d'observer et écouter le monde - ainsi que les hommes - différemment.

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