L'option Cinéma s'est rendue du jeudi 23 au dimanche 26 octobre 2014 au festival de Montpellier comme chaque année pour suivre le festival de courts-métrages lycéens, le stage des classes L, le festival Panorama de courts-métrages, la soirée de gala et son film en avant-première, les conférences de presse avec acteurs, réalisateur, scénariste, la programmation de films d'auteurs du cinéma Le Diagonal. Un séjour bien rempli dont on ressort grandi.
Le festival du court-métrage lycéen a permis à Lucile de voir son film Cercle sur grand écran et de venir le présenter devant le public et le jury qui l'avait sélectionné parmi la grande quantité de courts reçus chaque année. Ce fut un beau moment.
Le stage des classes L : découverte d'un site présentant les métiers du cinéma sous forme de portraits : http://www.fabricantsdefilms.languedoc-roussillon-cinema.fr/ projection du nouveau film de bac De battre mon coeur s'est arrêté de Jacques Audiard avec en bonus Un prophète / conférence de Philippe ROUYER (critque dans la revue Positif et dans l'emmission Cercle à Canal +) sur le premier film avec mise en relation à toute l'oeuvre d'Audiard ; les élèves ont pu poser bon nombre de questions / Entretien avec Leila Bekhti qui a joué dans Un Prophète / Entretien avec Tonino Benacquista qui a collaboré à l'écriture du scénario de De battre. Là encore les élèves ont pu poser des questions fort intéressantes sur la part de travail d'un collaborateur et sur la différence existant entre écriture romanesque et scénaristique : "Mon rôle est de veiller à la cohérence de l'articulation des petits morceaux, c'est tout (...) Nous avons travaillé avec Audiard du lundi au vendredi de 13h à 17h durant 3 ans pour De battre (...) Je n'étais ni pour le remake de Fingers, ni pour le titre, ni pour cette scène en prologue : c'est Audiard qui a eu le dernier mot et qui a dû faire les choix les plus cruciaux (...) son scénario donne déjà toutes les indications nécessaires à l'équipe technique avant le découpage proprement dit (...) je ne suis pas celui qui prospecte sur le terrain pour donner du rélaisme à la mise en scène, c'est Audiard qui part en immersion (...) Audiard parfois introduit une scène qui n'était pas prévue parce que l'acteur a proposé quelque chose ou est allé plus loin que prévu, parce que les circonstances l'ont entrainée, c'est ce qu'il appelle "une scène tremblée" c'est-à-dire qu'elle tremble de sincérité, de réalisme, de force, d'émotion. La scène de prologue en est une (...) Quand j'écris, si le visuel persiste, je sais que je ne dois pas en faire un roman mais un film. Quand j'ai la volonté d'écrire un roman, je tente d'écarter au plus vite l'écriture visuelle (...) Lorsque nous écrivons avec Audiard il s'agit d'abord de morceaux, de scènes qu'il faut ensuite articuler entre elles. Quand j'écris un scénario que je dois donner à un producteur, je rédige de manière académique en fonction de sa demande qui souvent est la suivante : synopsis, note d'intention, scénario découpé en séquences et scènes, suite dialoguée." Tonino Benacquista
Le festival PANORAMA du court-métrage : nous avons choisi parmi la dizaine vus, 4 courts-métrages remarquables :
- MOLII de Mourad Boudaoud, Carine May, Yassine Qnia, Hakim Zouhani (FranceCette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.): Steve, un soir, doit remplacer son père gardien de la piscine municipale. Tout se passe comme prévu jusqu'au moment où le jeune homme entend des bruits inhabituels.
- RELOCATION / Bait Shlishi de Yair Fidman (IsraëlCette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) : Moshe vit dans une maison de retraite où les pensionnaires tombent comme des mouches. Il décide de partir.
- FREE RANGE / Saiba de Bass Breche (Liban/AllemagneCette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) : Inspiré de faits réels, c'est l'histoire d'une vache qui, traversant la frontière minée séparant le Liban d'Israël, vient à la rencontre de Malakeh, jeune fille de 16 ans, et de sa famille.
- MIAMI de Simao Cayatte (Portugal-Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.):Quand les rêves de gloire d'une jeune adolescente se transforment en dangereuse obsession.
La soirée de gala et son film en avant-première :elle sera inoubliable d'émotion car nous avons pu voir sur grand écran parmi le public de 2500 personnes de l'immense salle Berlioz, Respire de Mélanie Laurent. La perversion narcissique chez les ados y est traitée avec justesse et mise en miroir avec celle existant chez les adultes. Le jeu des actrices est admirable et le travail sur la lumière et l'image magnifique renvoyant à des souvenirs de jeunesse de la réalisatrice. La conférence de presse qui a eu lieu à chaud juste après la projection nous a bouleversés : les jeunes ont remercié avec émotion Mélanie Laurent d'avoir enfin pris ce sujet à bras le corps, ils souffrent et souvent les adultes dans le déni parlent d'une simple crise d'ado. La société des adultes est dans le déni du mal qu'elle fait aux enfants et du mal qu'ils peuvent ensuite se faire entre eux. Mélanie Laurent leur a répondu : "Il faut que les Sarah disparaissent et que les Charlie reprennent confiance en eux mais pour cela il faut que nous soyons solidaires et tout amour (...) Je me suis inspirée de mon adolescence douloureuse et d'un roman qui ne m'a jamais quittée Respire d'Anne-Sophie Brasme (...) je refuse que l'équipe sur le tournage puisse se sentir mal, j'organise tout pour que le tournage soit un vrai plaisir, il y a suffisamment de souffrances dans la vie comme ça, pourquoi poursuivrait-on de se faire du mal en tournage ? (...) c'est comme l'avenir de la planète qui est en péril, c'est vous, la jeune génération qui pouvez faire changer les choses".
Le Diagonal, cinéma d'art et d'essai de Montpellier : l'option y a vu 3 films
Un cinéma avec plein de gens ça existe ! | Et ils sont prêts à se tuer pour rentrer ! ;) |
- pour ceux qui ne l'avaient pas encore vu Mommy de Xavier Dolan qui encore une fois a bouleversé et fait l'unanimité.
- Magic in the Moonlight de Woody Allen qui fut un savoureux moment de détente en V.O. comme on les aime suscitant à la fois le rire et la réflexion sur notre condition humaine.
- Le Sel de la Terre, documentaire magnifique de Wim Wanders qui rend à la fois hommage au parcours de vie et au travail de photographe de Sebastiao Salgado. Celui-ci commente avec sensibilité son oeuvre que la réflexion de l'étudiant en économie qu'il a été n'a jamais cessé de guider. La main de l'homme, l'exode, la planète... sont autant de sujets qu'il traite à travers ses projets. L'intérêt du documentaire c'est que l'on voit Salgado au travail, sur le terrain, son souci de la bonne photo qui n'est pas uniquement celle saisissante d'un animal ou d'une tribue jamais vus de si près, mais "bien construite, avec un arrière plan et tout le reste". Comment après avoir été témoin des terribles exodes en Somalie et au Rwanda quand bien des fois Salgado a laissé tomber son appareil photo en pleurant face à l'horreur, comment le photographe a pu reprendre confiance en la vie ? Pour avoir la réponse il faut absolument aller voir ce documentaire !
Le festival de Montpellier ce fut aussi la chaleur de l'été en octobre, la belle lumière chaleureuse, les fontaines et leur univers sonore apaisant, les soirées festives...
Pas facile de choisir... | Place saint Roch |
Place de la Comédie | Que c'est bon d'échanger en soirée ! |
Vivement l'année prochaine qu'on remette ça !